Brexit : se réveiller à 27

Nous espérions que le bon sens aurait prévalu, mais ce que nous craignions inconsciemment est arrivé. Ce matin, nous nous sommes réveillés dans une Europe à 27 : les Britanniques ont voté en masse pour le Brexit. Eh bien, ils ne sont pas encore sortis et le processus pour quitter l’UE va certainement s’étaler sur plusieurs années, mais le sort en est jeté. Le pire qui puisse arriver maintenant est que nous laissons ce processus de séparation se prolonger pendant longtemps. Le divorce est une souffrance, mais alors que la douleur soit aussi courte que possible.

Il est tentant de rejeter le résultat du référendum comme une expression de la mentalité insulaire des Britanniques, de leur rêve jamais assoupi d’être une puissance mondiale. Nous pouvons blâmer Cameron, qui a pris un énorme risque avec le référendum et qui n’a pas réussi à offrir une narration européenne positive. Ceci ne nous fait pas progresser.

A présent, deux aspects sont importants. Premièrement, cette séparation doit se produire aussi rapidement que possible, et de façon structurée, afin de limiter l’incertitude qui l’accompagne nécessairement. La réaction négative des marchés et la baisse de la livre étaient prévisibles et ne sont pas de bonnes nouvelles pour nos entreprises. Cependant, il n’y a aucune raison de paniquer. La Suisse et la Norvège sont en effet également des partenaires commerciaux importants, même s’ils ne sont pas dans l’UE. Nos commerces avec le Royaume‐Uni continueront, mais il est souhaitable pour les entreprises que les conditions de nos relations commerciales bilatérales soient clarifiées le plus rapidement possible. En effet, l’incertitude existera au Royaume‐Uni lui‐même, où l’Ecosse et l’Irlande du Nord voudront réfléchir sur leur place dans le Royaume‐Uni. Deuxièmement, l’UE doit réfléchir sur ce qu’elle représente et de quels sujets elle doit vraiment s’occuper. Si Cameron n’a pas réussi à vendre l’UE positivement dans son propre pays, alors il n’est pas seulement de sa faute. L’UE a besoin de toute urgence de se manifester avec une narration fascinante, tant pour les citoyens que pour les entreprises, parce que le résultat au Royaume‐Uni est également l’eau au moulin des
nombreux eurosceptiques dans d’autres États membres. Toutefois, nous devons nous rendre compte que l’UE est bien plus que les fonctionnaires du quartier européen de Bruxelles. Il y a également les gouvernements des États membres qui laissent trop souvent leurs intérêts nationaux l’emporter sur un intérêt européen plus large. L’Europe n’a pas suffisamment de succès pour représenter plus que la somme de ses composantes individuelles.

« Il est difficile de voir un signal positif dans le résultat du référendum. Nous regrettons la décision du peuple britannique et nous sommes désolés que les Chambres de Commerce britanniques n’aient pas pris de position claire dans le débat du Brexit. Le soutien britannique nous manquera pour la construction d’une Europe se dirigeant vraiment vers un marché intérieur, sans toute sorte de règles restrictives pour nos PME. Cependant, faisons en sorte que la décision des Britanniques de quitter l’UE devienne un appel au réveil pour les autres États membres et pour l’UE pour qu’elle adopte une approche différente qui concrétise une Europe forte, compétitive et sociale », affirme Wouter Van Gulck, Directeur général de la Fédération des Chambres de Commerce.

Contact: Wouter Van Gulck, Directeur général ‐ Fédération des Chambres de Commerce belges
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Par c.p.